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Le gecko vert de Manapany

Nom scientifique : Phelsuma inexpectata

Statut de protection : espèce protégée à La Réunion

Statut de menace : espèce en danger critique d'extinction (Liste rouge des reptiles de La Réunion (2010) : CR (listé Phelsuma inexpectata)

Description : Le gecko vert de Manapany est un lézard de petite taille dont la longueur totale maximale peut atteindre 13 cm. Son poids à l’âge adulte est inférieur à 10 grammes. C’est un gecko diurne et arboricole qui présente parfois des mœurs saxicoles. Caractérisé par une coloration générale vert pomme, il se distingue des autres geckos verts de La Réunion par un pattern de coloration tout particulier : le dos est parcouru de petites taches rouges et plusieurs bandes, rouges, blanches et noires, partent de la tête et se prolongent vers l’arrière du corps. Le mâle souvent plus grand que la femelle, arbore une coloration plus contrastée parfois bleu turquoise dans le bas du dos et sur la queue, généralement plus longue et plus fine que celle de la femelle. La présence de larges taches rouges est aussi plus fréquente chez le mâle. Les juvéniles mesurent moins de 2 cm à l’éclosion et leur coloration plus ou moins uniformément verte évolue avec leur croissance.

Longévité : non connue

Reproduction : Chez le gecko vert de Manapany, en milieu naturel la maturité sexuelle est atteinte à environ un an. La reproduction a lieu principalement de septembre à mars, mais il est possible d’observer des femelles gravides tout au long de l’année.

Les parades de reproduction sont mal connues pour cette espèce. Les expériences en captivité permettent d’avoir des informations sur la durée d’éclosion et les températures d’incubations. Chez les Phelsuma de cette taille, les œufs éclosent entre 35 à 50 jours après la ponte. Le sexe des juvéniles est déterminé par la température d’incubation : le sex-ratio est biaisé en faveur des mâles pour des températures moyennes supérieures à 32°C. Le taux d’éclosion reste inconnu.

Habitat : Espèce endémique du sud de l’île de La Réunion, le Gecko vert de Manapany a une répartition extrêmement limitée. Il est n'est plus présent, de façon naturelle, que sur une fine bande littorale d’environ 11 km de long située sur trois communes : Saint-Pierre, Petite Ile et Saint-Joseph.

Le gecko vert de Manapany est une espèce dite « littorale ». Toutefois, par le passé il est possible qu’il ait été présent sur un gradient altitudinal allant jusqu’à 400 m d’altitude occupant ainsi les formations de végétations semi-xérophiles quasi disparues de nos jours. Il vit dans les habitats sauvages « naturels » situés en falaise maritime, mais aussi dans les milieux urbanisés et dégradés. Les populations sont presque toujours localisées au niveau ou à proximité de fourrés à vacoas littoraux (Pandanus utilis). Malgré cette association actuelle, ce gecko menait autrefois une existence plus « naturelle » dans des cortèges floristiques indigènes non modifiés.

Le gecko vert de Manapany est une espèce insectivore, nectarivore et frugivore. Il se nourrit ainsi de divers invertébrés et pourrait également s’alimenter de micro-crustracés. Durant leur période de floraison, les inflorescences des lataniers et des vacoas attirent de nombreux insectes tels que des abeilles largement consommées. Le pollen et le nectar de fleurs de treize espèces de plantes réparties dans sept familles sont consommés (cinq espèces indigènes et huit introduites).

Présence dans les parcs nationaux :  La Réunion (aire potentielle d'adhésion)

Le gecko vert de Manapany est enclin à de multiples pressions et menaces. Il est relativement difficile de hiérarchiser ces facteurs de déclin car toutes les populations ne sont pas sujettes aux mêmes menaces ni au même niveau d’incidence de chacune. D’un point de vue global, la menace principale qui pèse sur la plupart des populations est la disparition, la dégradation et la fragmentation de l’habitat.

Viennent s’ajouter des pressions constantes comme la prédation et la compétition avec les espèces exotiques, ainsi que des facteurs ponctuels comme les pollutions environnementales, les prélèvements illégaux ou encore les catastrophes naturelles.

Un plan nation d'actions en faveur du Gecko vert de Manapany a été menée de 2012 à 2016.