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Parc national des Cévennes : étude sur le changement climatique et ses impacts

Parc national des Cévennes
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Prospection naturaliste © Gaël Karczewski / Parc national des Cévennes
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Sentier du Pont du Tarn  © Bruno Daversin / Parc national des Cévennes

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Troupeau transhumant à l'estive de l'Aigoual © Olivier Prohin / Parc national des Cévennes
Le dérèglement climatique est une réalité mondiale que plus personne n’ignore. Ses effets, bien visibles, ont des conséquences concrètes sur les écosystèmes, la biodiversité, la santé et les activités humaines. Ce constat est aussi fait dans les espaces naturels protégés : le Parc national des Cévennes est à l’initiative d’une étude sur les conséquences de ces déséquilibres climatiques sur son territoire.

Ces dernières années, l'augmentation constante des températures, qui conduit à la multiplication des périodes de sécheresse, mais aussi la tendance à l’augmentation des épisodes cévenols – les experts évoquent une augmentation de la fréquence et des intensités des précipitations extrêmes de 22% depuis les années 1960 – bouleversent les paysages du Parc national et les activités pratiquées sur son territoire.

"Ces 60 dernières années, les températures ont nettement augmenté avec, par exemple, au Mont Aigoual, une température moyenne annuelle de l’ordre de +2°C par rapport à la période 1961-1990" explique Anne Legile, directrice du Parc national.

Une étude sur l’adaptation du Parc national des Cévennes au changement climatique et à ses impacts, réalisée par le Groupe régional d'experts sur le climat en région Sud (GREC SUD) et le Réseau d’expertise sur les changements climatiques en Occitanie (RECO) a rendu ses conclusions.

Des impacts visibles sur le territoire du Parc national

L’étude met en lumière les conséquences multiples du dérèglement climatique à l’échelle du territoire du Parc national :

  • tensions croissantes sur les ressources en eau ;
  • nombre croissant de signes de dépérissement dans les forêts (notamment pour le châtaignier et le chêne ;
  • augmentation des risques d’incendie (la forêt couvre aujourd’hui 72% du territoire du Parc national contre 16% en 1850) ;
  • impacts sur la faune avec une régression de certaines espèces voire un risque de disparition à l’image de l’emblématique papillon Apollon qui a complètement disparu dans certaines zones du Parc national ;
  • stress thermique subi par le bétail et réduction de la quantité et de la qualité des ressources fourragères ;
  • diminution de l’enneigement avec des conséquences sur l’activité touristique et sur l’alimentation naturelle des cours d’eau.

Anticiper les bouleversements à venir

Les experts recommandent aux acteurs du territoire d’anticiper les changements sur les 50 prochaines années dès à présent, afin "de réduire leur vulnérabilité". Ils proposent des pistes d’adaptation :

  • favoriser les synergies entre les acteurs locaux en termes de réduction de gaz à effet de serre, de biodiversité, de santé publique, de mobilisation citoyenne ;
  • privilégier les solutions fondées sur la nature ;
  • favoriser la co-construction des projets territoriaux entre l’expertise scientifique et technique des gestionnaires, les savoirs professionnels, les connaissances scientifiques, mais aussi l’expérience des usagers et citoyens ;
  • renforcer la recherche scientifique au niveau territorial ;
  • être solidaire et juste en accompagnant la transition écologique et énergétique pour les personnes en situation précaire.

Des enjeux forts que tous les acteurs du territoire devront prendre en compte afin de répondre à l’une des missions centrales des parcs nationaux : transmettre aux générations futures ce patrimoine naturel et culturel exceptionnel dont ils ont la charge aujourd’hui.

 

 

Table ronde : "Quel sera l’impact du changement climatique dans le Parc national à l’horizon 2070 ?"