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Valorisation des prairies naturelles

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Prairie fleurie - Parc national de la Vanoise - © V. Boussou / PNF
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Prairie fleurie - Parc national de la Vanoise - © V. Boussou / PNF
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Jury du concours des prairies fleuries dans le Parc national des Ecrins - © V. Boussou / PNF
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Jury du concours des prairies fleuries dans le Parc national des Ecrins - © V. Boussou / PNF
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Jury du concours des prairies fleuries dans le Parc national des Ecrins - © V. Boussou / PNF
Les prairies naturelles sont des écosystèmes assez rares, parfois menacés, qui peuvent abriter plus d’une centaine de plantes et produire durablement du foin. Dans un contexte de changement climatique, elles présentent de nombreux atouts : économie en travail, intrants et semences, qualités nutritionnelles et sanitaires, réservoirs de biodiversité, résilience aux aléas climatiques et création de paysages typiques...

Certains parcs nationaux travaillent avec des agriculteurs de leur territoire afin de mieux les connaitre, de conserver toutes les qualités agro-écologiques de leurs prairies, de les restaurer, voir d’en implanter de nouvelles à partir de leurs propres parcelles. Plusieurs actions sont également conduites pour mieux les valoriser et communiquer sur les pratiques et savoir-faire permettant de les conserver.


Mieux connaître les prairies fleuries 

Avec l'appui de l'Office français de la biodiversité, les parcs nationaux français proposent de courtes vidéos, pédagogiques et techniques, à destination d'un public de professionnels (agriculteurs, techniciens) et de l'enseignement agricole pour faire connaître les actions menées en faveur de l’agroécologie, les expérimentations, pratiques et savoir-faire des agriculteurs de leur territoire et communiquer sur l’intérêt de certains milieux.

La série "Paroles d'acteurs dans les parcs nationaux" commence par deux films sur les prairies naturelles. La parole est donnée à des agriculteurs de trois parcs nationaux de moyenne et haute-montagne (Cévennes, Ecrins, Mercantour) et à des partenaires techniques pour présenter :

  • les multiples atouts des prairies naturelles qu'ils soient agronomiques, économiques ou environnementaux et leur place dans les systèmes de production (épisode 1 ci-dessus) ;
  • les raisons qui ont conduit à la restauration de prairies naturelles et les trois techniques mises en œuvre (transfert de foin, récolte des graines par moissonneuse ou récolte des graines par brosseuse) (épisode 2 ci-dessous).

Atouts pour l'exploitation agricole :
  • Participe à l'autonomie fourragère : herbe de qualité adaptée au terroir
  • Moins de travail et moins de charges : semences, carburant, engrais minéraux…
  • Meilleure souplesse d'exploitation
  • Meilleure résilience face au changement climatique
  • Meilleure résistance aux parasites, prédateurs et maladies
Atouts pour les troupeaux et les productions :
  • Fourrage plus appétent
  • Foin plus riche et plus digeste
  • Vertus thérapeutiques
  • Facilite la transformation des produits
  • Meilleure qualité gustative
  • Valorisation des produits (éthique, image…)
Atouts pour la biodiversité, le sol, les paysages et le climat :
  • Sols plus vivants
  • Biodiversité floristique et faunistique
  • Limitation de l'érosion et du lessivage
  • Epuration de l'eau, filtration des pollutions diffuses…
  • Caractère esthétique et paysager
  • Stockage de carbone

 

Concours Prairies fleuries

Les parcs nationaux de France s'investissent depuis 2010, aux cotés des parcs naturels régionaux, de l'INRAE et du bureau d'études Scopela, avec l'appui des ministères en charge de l'écologie et de l'agriculture, dans la création et la mise en oeuvre du Concours des Pratiques Agro-écologiques – Prairies et Parcours (anciennement dénommé concours Prairies fleuries).

La valorisation de la biodiversité récompensée

Ce concours récompense par un prix d’excellence agri-écologique les exploitations dont les prairies riches en espèces présentent le meilleur équilibre entre valeur agricole et valeur écologique.
Au sens du concours, les prairies fleuries sont des herbages non semés riches en espèces qui sont fauchées ou pâturées pour nourrir le bétail (prairies humides, pelouses sèches, pelouses, parcours, landes, etc.).

Le déroulement du concours

Le concours se déroule tout d'abord dans des territoires locaux, où des agriculteurs présentent des parcelles. Un jury local composé de profils naturalistes, agronomes, apicoles, parcourt la prairie, évalue ses propriétés agro-écologiques et la contribution de la biodiversité à ces propriétés. Il élit un lauréat local et transmet son dossier pour la compétition nationale. Le jury national compare les candidats dans chaque catégorie. La remise nationale des prix a lieu lors du salon de l'agriculture à Paris.

Un concours qui se développe

Le dispositif du concours a été testé et amélioré au fil des années et le concours s'est ouvert à d'autres territoires agricoles en dehors des parcs nationaux ou des parcs naturels régionaux. L'APCA et les chambres d'agriculture ont rejoint le concours, ainsi que d'autres partenaires qui se retrouvent au sein du Comité national d'Organisation. Depuis le 1er janvier 2014, le concours est intégré au Concours Général Agricole, aux côtés des concours animaux, produits et lycées agricoles !

Un bel outil de dialogue sur les relations positives entre agriculture et biodiversité

Ce concours permet de :

  • créer du dialogue entre acteurs des territoires autour de l’équilibre entre valeur agronomique et valeur écologique des prairies naturelles ;
  • sensibiliser un ensemble d’acteurs du monde rural à la préservation de la biodiversité ;
  • communiquer sur l’intérêt du maintien des prairies naturelles et sur l’importance de l’élevage pour leur préservation (fauche, pâturage) ;
  • communiquer sur le lien entre biodiversité et qualité des produits (laitiers, fromagers, apicoles...) et sa traduction en terme de plus-value pour leur promotion et leur commercialisation ;
  • promouvoir la notion de résultats dans la politique agricole commune.

En savoir plus sur le concours.


Quelques définitions
 

Des prairies naturelles (primaires) sont recensées au niveau de la zone paléarctique (région comprenant l'Europe, l'Afrique du Nord et l'Asie septentrionale). C’est le cas des steppes, des prairies alpines et arctiques et des prairies azonales. Leur évolution est bloquée par des facteurs biotiques (pâturage des animaux sauvages), géomorphologiques, climatiques ou édaphiques naturels (non anthropiques).

Les prairies à flore diversifiée ou prairies fleuries désignent l’ensemble des prairies naturelles et semi-naturelles sur lesquelles des pratiques agricoles de qualité permettent le maintien d’une flore diversifiée.

Les prairies semi-naturelles correspondent à un pool naturel d’espèces dont l’assemblage dépend des pratiques agricoles. En Europe, elles font partie des écosystèmes les plus diversifiés. Il n’est pas rare d’observer entre 20 et 60 espèces de plantes à l’échelle du mètre carré. Elles ont pour origine généralement un défrichement ancien ou parfois un semis qui remonte à quelques décennies. Elles font l’objet de fauches, de pâtures ou de gestion mixte.

Les prairies à flore diversifiée ou prairies fleuries désignent l’ensemble des prairies naturelles et semi-naturelles sur lesquelles des pratiques agricoles de qualité permettent le maintien d’une flore diversifiée.

Le terme de prairie permanente est une dénomination administrative et juridique (article 4 du règlement UE n° 1307/2013 établissant les règles relatives aux paiements directs) : « est prairie ou pâturage permanents toute surface dans laquelle l’herbe ou d'autres plantes fourragères herbacées prédominent depuis cinq années révolues au moins (sixième déclaration PAC ou plus) ; sont également prairies permanentes les landes, parcours et estives, même pour les surfaces adaptées au pâturage et relevant des pratiques locales établies dans lesquelles l’herbe et les autres plantes fourragères herbacées ne prédominent pas traditionnellement. Toute prairie temporaire qui n’a pas été déplacée (même si elle a été entre temps labourée et ré-ensemencée) devient prairie ou pâturage permanents au bout de cinq ans révolus ».

Les prairies temporaires sont des superficies à base d’herbacées (graminées, légumineuses) fourragères. Elles peuvent être semées en culture pure (ray-grass anglais, dactyle...) ou en mélanges de graminées fourragères ou de graminées fourragères mélangées à des légumineuses fourragères. Elles sont exploitables en fauche et/ou pâture. Leur flore est composée d’au moins 20 % de graminées semées. Ces prairies sont dites temporaires jusqu’à ce qu’elles aient donné six récoltes, c’est-à-dire jusqu’à leur sixième année d’exploitation. À partir de leur septième récolte (ou année d’exploitation), elles sont assimilées à des surfaces toujours en herbe (STH).