Le cœur marin d’un parc national bénéficie d’un très haut niveau de protection et permet d’appliquer une réglementation spécifique, tandis que leur aire marine adjacente est un espace privilégié de coopération pour accélérer la transition écologique.
De la Méditerranée aux Caraïbes, ces trois parcs nationaux font face à des défis communs qui les poussent à inventer des solutions pour demain :
- L’adaptation au changement climatique modifie les températures marines, perturbe les cycles biologiques et redéfinit l’aire de répartition des espèces.
- La lutte contre les pollutions (plastiques, chimiques, sonores) affecte la santé des écosystèmes.
- La recherche d'un modèle équilibré pour l’exploitation des ressources halieutiques, en lien avec le maintien d’une petite pêche durable, locale et artisanale.
- La propagation d'espèces invasives bouleverse les équilibres écologiques.
- La fréquentation touristique et des pressions anthropiques s’intensifient.
Partout sur les territoires où ils sont implantés, les parcs nationaux obtiennent des résultats concrets en faveur de la biodiversité marine grâce à une approche commune :
- Une gouvernance participative ouverte à l’ensemble des forces vives du territoire (usagers, sportifs, professionnels, scientifiques, associations, habitants...). De part, la composition de leurs conseils d’administration et scientifique, leurs commissions dédiées aux enjeux marins et leur participation à de nombreuses instances : les parcs nationaux permettent le dialogue entre différentes parties et la recherche de compromis.
- Une protection sur le long terme rendue possible grâce à des programmes scientifiques de connaissance des espèces, la complémentarité des espaces en cœur marin et en aire marine adjacente, ainsi qu’à un zonage adapté à la cohabitation des enjeux de préservation et des usages (zone de non prélèvement, zone de mouillage et d’équipements légers, réserves intégrales, etc.).
- Une présence sur le terrain et un lien de proximité avec la présence d’agents pour expliquer et donner un sens aux règles d’usage, mais aussi éveiller les consciences auprès des scolaires et des visiteurs.
L’effet réserve : la nature reprend ses droits à Port-Cros
À Port-Cros, la protection durable a créé un véritable "effet réserve". Après plus de 60 ans de préservation, les résultats sont spectaculaires : poissons jusqu'à 5 fois plus nombreux et 30 % plus grands qu'à l'extérieur du parc national, retour d'espèces devenues rares ailleurs, écosystèmes plus résilients face aux pressions extérieures. Ce laboratoire naturel démontre l'efficacité de la protection marine sur le long terme et inspire d'autres initiatives à travers la Méditerranée.
Une réserve marine des enfants
Fruit de l’implication du Parc national dans le programme des aires marines éducatives, une réserve des enfants est en train de voir le jour du côté de la Calanque du Mugel à La Ciotat. Proposée par les enfants de CM1-CM2 de La Ciotat qui étudient au quotidien cette portion de leur littoral, et soutenue par l’ensemble des partie prenante (scientifiques, plaisanciers, pêcheurs professionnels et de loisirs), cette réserve va relever le niveau de protection d’une Calanque qui abrite un bel herbier de Posidonie. Le projet est une parfaite illustration de l’impulsion et l’accompagnement de dynamiques citoyennes.
Porquerolles : une jauge pour protéger l’île
Afin de préserver les écosystèmes sensibles de l’île de Porquerolles, la fréquentation est limitée à 6 000 visiteurs par jour durant la haute saison. Cette mesure, mise en place depuis 2021 par la Métropole Toulon Provence Méditerranée, la Ville d’Hyères et le Parc national de Port-Cros, s’appuie sur une coordination avec les opérateurs de transport maritime et un système de réservation en ligne. Elle permet de garantir une expérience de visite de qualité tout en assurant la protection durable de ce site exceptionnel.
Une biomasse qui croît dans les 7 Zones de non-prélèvement des Calanques
Parmi les plus larges d’Europe, les zones de non-prélèvement du Parc national des Calanques ont permis de quadrupler la biomasse en poissons en une douzaine d’années… Et à la ressource en poissons de s’exporter en dehors de ces espaces sanctuaires pour alimenter la rade de Marseille. Conjuguées avec une lutte sans relâche contre le braconnage et des efforts appuyés sur la connaissance de la ressources (mise en place de déclaration de captures pour la pêche de loisir, projet scientifique de suivi bioacoustique des daurades), les Zones de non-prélévement participent autant à la préservation de la biodiversité qu’au maintien sur le territoire d’une pêche locale et durable.