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Les Parcs nationaux au One Planet Polar Summit

Evénement
One planet polar summit
Les Parcs nationaux de France participent au congrès One Planet Polar Summit qui se tiendra du 8 au 10 novembre à Paris au Muséum national d'Histoire naturelle. Il s’agit du premier congrès international consacré aux glaciers et aux pôles.

Les Parcs nationaux seront représentés par Ludovic Schultz, directeur du Parc national des Ecrins, qui participera le 8 novembre de 13h45 à 14h45 à la table ronde "Écosystèmes post-glaciaires et démarches territoriales" aux côtés de Sarah El-Haïry, Secrétaire d’État chargée de la biodiversité, d’institutions scientifiques et des représentants élus des territoires et du secteur privé.

 

Les Parcs nationaux de France s’associent également à cet événement et à la communauté scientifique issue de plus de quarante nations glaciaires et polaires pour témoigner de l’effondrement de la cryosphère et des défis à relever.

Les paysages glaciaires sont de formidables terrains de découverte et d’apprentissage qui attirent chaque année de nombreux randonneurs et alpinistes et ne cessent de fasciner. Les Parcs nationaux de haute-montagne (Ecrins, Vanoise, Pyrénées, Mercantour) sont bien conscients de l’intérêt patrimonial de ces paysages et de l’imaginaire qu’ils véhiculent. Les massifs des Ecrins et de la Vanoise comptent, avec le massif du Mont Blanc, le plus grand nombre de glaciers en France. Aujourd’hui, le recul des glaciers est avéré et la conséquence la plus visible du réchauffement en altitude et pose plusieurs défis.

Les Parcs nationaux sont impliqués dans le suivi régulier de ces milieux dont les mesures montrent que les glaciers sont en phase de régression et menacés. Dans le massif des Ecrins, depuis 1973, leur superficie a été divisée par deux. Dans le massif de la Vanoise, les glaciers ont perdu 61 % de leur superficie de 1850 jusqu'à la première décennie des années 2000. Au sein du Parc national des Pyrénées, la superficie totale des glaciers a diminué de 86 % depuis 1850. Dans les Alpes, le glacier de Gébroulaz en Vanoise et trois glaciers du massif des Ecrins (le glacier Noir, le glacier rocheux du Laurichard et le glacier Blanc) sont observés de façon systématique et détaillée. Dans les Pyrénées, l’Association Moraine suit l’évolution de neuf glaciers des Pyrénées françaises dont six sont en cœur de Parc national (Las Néous, les Oulettes de Gaube, le Petit Vignemale, Ossoue, Gabiétous et Taillon).

Une 2e année de fonte record pour la glacier Blanc dans le massif des Ecrins

"Malgré le bon enneigement de l’hiver dernier (et surtout du printemps), la fonte du glacier Blanc s’est poursuivie en 2023, avec une perte de glace estimée à 1,82 mètre d’eau. Il s’agit de la deuxième plus forte fonte enregistrée… après celle de l’an dernier."

Voir les dernières mesures du glacier Blanc dans le Parc national des Ecrins

Un triste record encore battu dans les Pyrénées 

"Les vagues de chaleur successives de l’été 2022 ne s’étant pas reproduites en 2023, je ne pensais pas que nous battrions le record de l’an dernier, témoigne Pierre RENE, glaciologue de l’association Moraine. Mais le faible enneigement de cet hiver n’a pas généré l’accumulation de neige qui permet au glacier de reconstituer sa masse."

Voir les dernières mesures du glacier d'Ossoue dans le Parc national des Pyrénées
 

Les Parcs nationaux étudient également de près l’impact global du réchauffement climatique sur les zones périglaciaires. Les Parc nationaux des Ecrins et de la Vanoise impulsent avec de nombreux partenaires (OFB, CBNA, INRAE, CNRS, IRD…) des travaux sur la dynamique des nouvelles zones vierges qui apparaissent une fois que les glaciers se retirent. Que ce soit en milieux terrestres avec les marges glaciaires et leur recolonisation par la végétation et les invertébrés, ou en milieux aquatiques avec les lacs pro-glaciaires issus de la fonte des différents glaciers pour lesquels l’évolution des paramètres physico-chimiques mais aussi l’émergence de la biodiversité sont suivis.

La fonte de la cryosphère est à l’origine d’aléas naturels, sources de nouveaux risques (vidange brutale, éboulements, baisse des débits de l’eau de captage…) auxquels les territoires doivent faire face. Les glaciers en reculant libèrent aussi de nombreux déchets accumulés au fil des années, nécessitant des opérations de nettoyage avec les professionnels de la montagne.

Les Parcs nationaux suivent également l’évolution des activités humaines dans ces territoires de montage. Le programme "Refuges sentinelles", initié par le Parc national des Ecrins, et en partenariat avec les Parcs nationaux de la Vanoise et du Mercantour permet notamment d’observer les changements de pratique de l’alpinisme et les stratégies d’adaptation des professionnels de la montagne.