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Implication dans la recherche scientifique

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Collecte d'insectes à Porquerolles dans le Parc national de Port-Cros © David Abiden
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Discussion entre membres du conseil scientifique du Parc national des Ecrins - Juillet 2016 © Gaelle Ronsin - IRSTEA
Les établissements publics en charge des Parcs nationaux se veulent des acteurs impliqués dans la recherche scientifique. Depuis la recherche fondamentale jusqu'à la recherche finalisée et appliquée, ils ont vocation à inspirer et appuyer la recherche, dont ils tirent par ailleurs profit.

En effet, les équipes des Parcs nationaux ont besoin, pour bien gérer les territoires remarquables qui leur sont confiés, d'en connaître l'histoire et les composantes et de comprendre les processus, passés et actuels, écologiques et sociaux, qui ont contribué et contribuent encore à les façonner. D'autre part, les principes fondateurs des Parcs nationaux les désignent explicitement comme territoires d'expérimentation et de recherche.

Une grande diversité de territoires exceptionnels

Les acteurs de la recherche peuvent trouver dans un partenariat avec un Parc national des opportunités particulièrement intéressantes :

Le réseau des onze Parcs nationaux couvre des territoires généralement de grandes superficies, dans des contextes très variés, tant du point de vue biogéographique que des activités humaines : forêts tropicales des plateaux amazoniens, forêts tropicales océaniques étagées sur volcans actifs des Caraïbes et des Mascareignes, mangroves et récifs coralliens des Antilles, mer et littoral méditerranéen, moyenne montagne méditerranéenne agroforestière et formations des étages d'altitude des Alpes du nord, du centre et du sud.

 

Cette variété de situations offre l'opportunité de réaliser au sein de tel ou tel Parc national des recherches correspondant à des situations très particulières (exemple : étude des processus de spéciations au sein de populations isolées des vallées alpines).

 

Inversement, cette diversité offre la possibilité de conduire des recherches transversales de portée générale sur un spectre étendu de contextes, appuyées sur des suivis conduits parallèlement sur les différents territoires (exemple : mise en évidence des changements globaux).

Les thématiques de recherche peuvent être extrêmement diverses et concerner aussi bien le patrimoine naturel que le patrimoine culturel, les paysages et les rapports que l'homme établit avec son environnement : géologie, géographie, climatologie, biologie, écologie, arts et culture, archéologie, histoire, sociologie, ethnologie, anthropologie, économie, droit, etc.

Les territoires des cœurs de parcs nationaux sont protégés sur le long terme : l'outil « parc national » (classement du territoire, règles d'aménagement et de gestion et établissement public) est juridiquement stable et offre sur ces territoires des possibilités exceptionnelles de mise en place d'études et de suivis sur de très longues durées.

Si on peut dire en première approche que les « cœurs » de parcs nationaux sont des espaces réglementés, à fort degré de naturalité, peu habités et soumis à une pression humaine relativement faible, et les « aires d'adhésion » des territoires habités davantage aménagés et sans protection réglementaire, cette distinction doit être fortement nuancée selon les Parcs nationaux : les cœurs du Parc national des Cévennes, du Parc amazonien de Guyane et du Parc national de La Réunion sont habités, et les cœurs des Parcs nationaux de Port-Cros et des Calanques sont soumis à une pression touristique estivale intense.

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Dans la plupart des Parcs nationaux, surtout en métropole, les habitats naturels et la biodiversité associée doivent beaucoup aux activités humaines traditionnelles (pastoralisme, prés de fauche, sylviculture, etc.). De leur côté, les aires d'adhésion des Parcs nationaux abritent des milieux naturels présentant un grand intérêt biologique, et constituent des zones de flux de populations et d'échanges de gènes. C'est pourquoi, selon le Parc national, les deux zonages peuvent avoir vocation à accueillir des recherches des différentes disciplines. 

Les contributions aux projets de recherche

En accueillant les acteurs de la recherche, les établissements publics de parcs nationaux peuvent participer à la logistique des projets de recherche concernant les espaces dont ils assurent la gestion et auxquels ils sont associés. Ils peuvent y participer par des moyens matériels (exemple : hébergements de terrain), par la contribution des techniciens de terrain (exemple : collectes de données dans le cadre de suivis à long terme à partir de protocoles validés) ou par un appui financier de l'établissement lui-même.

Les Parcs nationaux contribuent à la formulation des questions de recherche, notamment par l'expression d'attentes particulières. Les chercheurs disposent au sein des établissements publics des parcs nationaux d'interlocuteurs privilégiés : des chefs de service scientifique et des chargés de mission avec lesquels les projets de recherche peuvent être discutés et des partenariats consolidés pour la récolte, le traitement, l'interprétation et la valorisation des données. Ces professionnels du patrimoine peuvent mettre à disposition des chercheurs leur connaissance fine des territoires et des acteurs qui les animent, des données d'études ou d'inventaires ou encore des bases de données attributaires détaillées sur les différentes composantes du patrimoine de ces territoires. Ils leur proposent de travailler sur des sites de référence, fournissant des séries d'observation sur le long terme (voir plus bas), mais aussi sur des territoires pour l'innovation, la créativité, l'expérimentation, en particulier en aire d'adhésion.

Les Parcs nationaux contribuent à la diffusion des résultats des travaux de recherche, en publiant des articles scientifiques dans les revues spécialisées dans la connaissance et la conservation de la biodiversité, et en incitant à des exercices de synthèse des connaissances.

Ils contribuent également au transfert de méthodes et de résultats vers d'autres gestionnaires d'espaces naturels ou acteurs économiques.

 

Enfin, chaque Parc national est doté d'un Conseil scientifique au sein duquel siègent des scientifiques de toutes disciplines et de tous organismes, offrant aux chercheurs qui travaillent dans les parcs nationaux l'opportunité d'échanges et de reconnaissance de leurs travaux par leurs pairs (au total près de 200 scientifiques pour les 11 parcs nationaux existants).

Les Parcs nationaux sont utilisateurs de résultats de recherche dans de nombreuses disciplines. Les chercheurs, quant à eux, sont demandeurs de territoires à forte naturalité, de séries longues d'observation et de structure d'appui pour accéder rapidement à la connaissance d'un territoire et bénéficier des synthèses et données et de l'appui logistique éventuel des parcs nationaux. Ces derniers peuvent trouver bénéfices mutuels à travailler ensemble. Dans certains Parcs nationaux (Port-Cros, Vanoise, Guadeloupe), cette collaboration est même formalisée par des appels annuels à proposition de partenariat scientifique.

Des dizaines de sites de référence pour la recherche


Les Parcs nationaux ont souhaité disposer de sites consacrés à des recherches scientifiques de longue durée, dits « sites de référence ». De par leur statut, les Parcs nationaux permettent en effet d'assurer la continuité de leurs dispositifs de collecte et de stockage des données. Ces sites ont vocation à accueillir des études de différentes disciplines et à favoriser des collaborations interdisciplinaires avec et entre équipes de recherche.

Les sites de référence permettent de suivre une diversité d'écosystèmes et d'usages, représentative de ceux présents sur leurs territoires. Ils couvrent un gradient d'anthropisation important, allant de milieux non ou peu perturbés directement par les activités humaines à d'autres sur lesquels certains forçages externes sont maîtrisés par la gestion. Des sites similaires, mais dont les modes de gestion ou les usages présents diffèrent, peuvent ainsi faire l'objet de comparaisons.

Les sites de référence jouent un rôle de témoin dans la compréhension des dynamiques naturelles face aux changements locaux d'usages et de pratiques et aux changements globaux, en cours et à venir, et donnent tout son sens à la notion d'observatoire au sein d'un territoire.

Les plus emblématiques d'entre eux sont les réserves intégrales instituées dans les cœurs de Parcs nationaux, assurant, dans un but scientifique une protection plus grande de la biodiversité présente : celles du Lauvitel (Ecrins), des îlots de Bagaud, de la Gabinière et du Rascas (Port-Cros), de Roche Grande (Mercantour) et d'Arc-Châteauvillain (forêts).

Les autres exemples de sites de référence, en cœur ou en aire d'adhésion, sont nombreux : alpages et lacs d'altitude, placettes forestières permanentes, glaciers, stations météorologiques et thermographes, sites archéologiques, points d'écoute de l'avifaune ou de prise de vue de paysages, etc.