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Parc national des Calanques : condamnation historique de quatre braconniers et de leurs revendeurs

Parc national des Calanques
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© Parc national des Calanques
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© Hervé Thedy
Quatre braconniers ayant prélevé illégalement près de 5 tonnes de poissons et de poulpes et plus de 16 000 douzaines d’oursins devront verser 385 000 euros au Parc national des Calanques au titre de la réparation du préjudice écologique.

Pêche illicite en zone interdite et revente illégale

À l’automne 2015, les services de gendarmerie sont informés d’agissements de personnes braconnant en toute impunité depuis plusieurs années dans les eaux protégées du Parc national des Calanques.

Après deux années d’enquête, menées par la Gendarmerie maritime et la Police nationale, quatre personnes ont été interpellées en flagrant délit de pêche en zone interdite en juin 2017. Elles ont été renvoyées devant le tribunal correctionnel de Marseille.

La culpabilité de 5 poissonniers et restaurateurs qui revendaient leurs prises illicites en connaissance de cause a également été établie.

Une décision historique pour préjudice écologique

Dans le cadre de cette affaire, le Parc national des Calanques a sollicité des scientifiques et des économistes pour évaluer le prix des 4,6 tonnes de poissons, dont des espèces protégées comme le mérou, 322 kg de poulpes et 16 800 douzaines d'oursins.

Ainsi le tribunal correctionnel de Marseille, a condamné, ce vendredi 6 mars 2020, les quatre braconniers à payer au Parc national des Calanques les sommes de :

  • 350 060 euros en réparation du préjudice écologique, cette somme étant affectée à la réparation de l’environnement,
  • 20 000 euros en réparation du préjudice d’atteinte à sa mission de protection de l’environnement,
  • 15 000 euros en réparation du préjudice d’atteinte à son image de marque et à sa réputation,
  • 8 000 euros au titre des frais de justice.

Les cinq restaurateurs et écaillers, revendeurs des poissons illégalement pêchés, ont été condamnés à payer chacun au Parc national des Calanques les sommes de :

  • 3 000 euros en réparation des préjudices d’atteinte à sa mission de protection de l’environnement et d’atteinte à son image de marque et à sa réputation,
  • 1 000 euros au titre des frais de justice.

Cette décision historique reconnait que la valeur intrinsèque de la biodiversité est supérieure à sa valeur marchande. Elle renforce la capacité du Parc national à intervenir, avec l’ensemble des acteurs socio-économiques (pêcheurs professionnels, plaisanciers et pêcheurs de loisir, plongeurs, structures d’éducation à l’environnement, ONG…), dans la préservation de la ressource et du vivant.        

Le Parc national affectera les sommes perçues au renforcement de l’efficacité des zones de non prélèvement.

 

Les zones de non prélèvement du Parc national des Calanques

Depuis sa création en 2012, le Parc national des Calanques œuvre pour protéger un patrimoine naturel terrestre et marin exceptionnel.

En mer, cette action passe notamment par la création, le suivi et la surveillance de sept zones de non prélèvement, interdites à toute forme de pêche, qu’elle soit récréative ou professionnelle.

Le respect de ces zones de non prélèvement par les pêcheurs professionnels ainsi que par les pêcheurs de loisir a permis de constituer une « banque » de biodiversité et d’augmenter considérablement le nombre et la quantité de poissons présents dans le cœur du Parc national.